Hôyemont dit non !
Des riverains et citoyens s’inquiètent de l’impact du projet de village de vacances sur leur qualité de vie ou leur environnement et de sa pertinence face aux grands enjeux.
Voici quelques-unes des questions qu’ils se posent.
N’hésitez pas à nous faire part des vôtres.
Population
Quel serait l’apport réel du projet pour la commune et ses habitants ?
Le projet va presque doubler le nombre d’habitants de hameau. Quelle va être l’incidence de la consommation d’eau supplémentaire sur le réseau ?
Le projet va engendrer des nuisances sonores pour le village. Que prévoyez-vous pour réduire ces nuisances?
Y aura-t-il une personne à l’accueil du village de vacances pour assurer la bonne gestion du site ? Selon quels horaires et avec quelles prérogatives ?
Conformément au CGT, un village de vacances doit disposer d’une entité représentante : personne morale qui, au sein d’un village de vacances, représente le ou les propriétaires d’unités de séjour. Une personne sera-t-elle présente à l’accueil pour assurer la bonne gestion du site ? En permanence ou selon des horaires définis ? Quelles seront exactement ses prérogatives : surveillance des allées et venues, sécurité, contrôle des nuisances sonores, sanctions éventuelles, immondices… ?
En cas de débordements de type tapage nocturne, la zone de Police SECOVA aura-t-elle les effectifs suffisants pour agir à l’extrémité de son territoire?
Le ramassage des poubelles à Hôyemont se fait actuellement le vendredi alors que la fréquentation des villas de vacances sera plus forte le week-end. Qu’est-ce qui est prévu pour empêcher les nuisances olfactives ?
Quel serait l’impact d’un tel projet sur notre qualité de vie et donc notre santé ?
Le premier projet prévoit la réouverture du vicinal menant au vieux village. Cet afflux de touristes aura-t-il un impact sur l’intimité des habitants ?
Le hameau de Hoyemont ne risque-t-il pas de perdre son caractère rural ?
Environnement
Le village de Hoyemont bénéficie d’un régime d’assainissement autonome (PASH) ; les eaux usées se déversent dans le bois de Comblinay puis dans le ruisseau du Boé.
Quelle solution pour assainir correctement les eaux usées de centaines de touristes supplémentaires ?
Le promoteur a déjà été épinglé pour diverses infractions environnementales dans la commune voisine de Hamoir (L’avenir, 21/02/2023) et s’est vu refuser des permis d’urbanisme pour cette raison. Quels contrôles et quelles garanties peut-on espérer pour ce nouveau projet ?
Quid des eaux de ruissellement ?
Les porteurs de projet disent vouloir les « rendre le plus rapidement possible au sol » : théoriquement, c’est positif, mais en réalité, vu le nombre de maisons et vu que le terrain est déjà très humide, cela nous semble impossible ; en effet, à l’heure actuelle, le ruissellement est déjà très important, entraînant de l’érosion et des éboulements en contrebas du terrain. Rappelons que les maisons du lotissement situé au-dessus du village de vacances ont déjà leurs vides ventilés inondés en cas de pluie et que de nombreuses sources existent à Hoyemont (plusieurs maisons possédant un puits naturel).
La construction de villas 4 façades ne va-t-elle pas à l’encontre de la politique d’Aménagement du territoire
L’artificialisation des sols ne risque-t-elle pas d’accroître davantage les risques d’inondation dans une région déjà fortement touchée ?
Quels impacts sur la faune et la flore du bois de Comblinay ?
Dans quel état seront les sentiers alentours suite à la surfréquentation de centaine de touristes?
La commune de Comblain-au-Pont mise sur le développement d’un tourisme durable au travers notamment de son ADL ou de l’asbl « Les Découvertes ». Un tel projet de villas de luxe n’est-il pas en contradiction avec l’image qu’elle défend ?
Mobilité
Quelles seront les nuisances engendrées par l’augmentation de la circulation ?
Le parking de 60 emplacements sera-t-il suffisant pour contenir l’afflux de touristes ?
Les aménagements et la sécurisation de la voirie ne porteront-ils pas atteinte au caractère rural du village ?
Quelles seront les charges d’urbanisme ? Sur qui se répercuteront les coûts liés aux aménagements nécessaires de la voirie ?
Comment sera gérée la sécurité routière autour du site, face aux habitations ?
Prévoyez-vous d’adapter l’offre de transports en commun pour minimiser l’impact sur la circulation dans l’un des villages les plus isolés de la commune ?
Patrimoine
Envisagez-vous de perdre définitivement le panorama exceptionnel de Hoyemont ?
Le village est caractérisé par un bel ensemble de maisons et fermettes en grès provenant des carrières de la région. Le projet respectera-t-il le bâti du village ?
Divers
Quelles garanties de ne pas voir le projet s’agrandir ensuite sur l’autre moitié du terrain acquis par l’investisseur ?
L’ensemble du terrain acquis par le promoteur s’étend sur une superficie de 6,7ha. Le projet actuel ne concernent que 3ha de ce terrain. Quels sont les intentions du promoteur concernant la partie restante ?
Lors de la réunion d’information publique, le bureau UMAN a parlé de « 25 maisons à l’heure actuelle« . Doit-on craindre un projet de plus grande ampleur par la suite alors même que le schéma de structure communal précise que « le schéma d’aménagement du périmètre prévoit qu’une partie seulement de la zone ne soit utilisée à des infrastructures d’accueil, laissant l’autre partie libre de constructions » ?
Pourquoi l’avis à la population reprend-il davantage de parcelles que celles concernées par le projet ?
L’avis à la population précise que « Le site s’étend sur une superficie de 3,0225 Ha comprenant les parcelles suivantes : COMBLAIN-AU-PONT 1 DIV/COMBLAIN-AU-PONT/Section H : 870A, 871A, 872A, 874A, 875A, 881B, 882, 883A, 885A, 885B, 885C, 886, 887, 888, 893B, 893C, 893D, 901A« .
Or, les 18 parcelles reprises ici couvrent l’ensemble du site acquis par le promoteur d’une superficie totale de 6,7ha.
Lors de la réunion d’information préalable, on nous dit qu’il s’agit « probablement une erreur de copier/coller« . L’explication n’a pas convaincu les riverains.
Quel serait l’impact de ce projet sur le marché immobilier local ? Comblain sera-t-il un autre Durbuy où la population locale n’a plus les moyens de devenir propriétaire ?
Pourquoi encore construire des villas 4 façades pour le tourisme alors que de nombreux gîtes (créés par des habitants de Comblain-au-Pont et communes voisines) sont à disposition des touristes ?
Pourquoi les riverains n’ont-ils reçu aucune réponse à leur courriers et pétitions adressés au Collège de Comblain-au-Pont ?
Pourquoi le promoteur (Vergauwen Estates) était-il absent lors de la réunion d’information préalable (RIP) ?
La raison invoquée par la bureau d’architecture UMAN : « Il ne parle pas le français et très peu l’anglais » n’a pas convaincu les riverains présents lors de la RIP. De nombreuses questions sont restées sans réponse, parce que le bureau UMAN ne pouvait « pas répondre à la place du promoteur« . Peut-on dès lors considérer qu’il était représenté ?
Ne pourrait-on pas envisager une consultation populaire ?
Selon le SPW Intérieur et action sociale :
« La consultation populaire permet aux habitants de donner leur avis sur des projets, comme par exemple l’aménagement d’un espace public. Cet avis n’est pas contraignant mais donne un éclairage complémentaire sur la suite à réserver au projet envisagé.
La consultation populaire peut être demandée par les citoyens eux-mêmes, via un formulaire que le pouvoir local doit établir et tenir à leur disposition. Si la demande est soutenue par un nombre suffisant de signatures, la commune ou la province est tenue d’organiser la consultation populaire. Peuvent y participer tous les habitants âgés de 16 ans au moins.
Le vote n’est pas obligatoire et a lieu un dimanche. Le dépouillement est effectué si le taux de participation atteint 10% des habitants.
Les résultats sont soumis au conseil communal ou provincial lors de sa séance la plus proche pour apprécier la suite à réserver au dossier. La gestion d’une consultation populaire ressemble à une élection, mais en moins contraignant.«
https://interieur.wallonie.be/politiques-locales/democratie-locale/consultation-populaire/139308